Odile, bénévole au sein du CASO de Grenoble

Comment es-tu devenu bénévole chez MdM ?

J’ai fais tout ma carrière à l’hopital et quand j’ai dû prendre ma retraite, j’ai cherché une activité qui me permette de mettre mon temps libre à profit.

J’ai commencé par donner des cours de français aux personnes migrantes, puis j’ai entendu parler des actions de Médecins du Monde à Grenoble par l’intermédiaire d’une amie.

Je voulais justement retrouver le travail en équipe et revenir dans le monde médical qui me manquait énormément. Aujourd’hui, cela fait 10 ans que je travaille à vos côtés.

Quelle est ta mission ?

Au sein du CASO, je réalise des consultations infirmières, j’écoute et j’oriente les personnes.

Mon binôme et moi nous nous occupons également des entretiens avec les personnes intéressées pour faire du bénévolat chez Médecins du Monde. On s’assure que chaque candidat adhère au mode de fonctionnement et aux valeurs de l’association.

Quelles sont les problématiques constatées au quotidien ?

Une grande partie des personnes que l’on rencontre n’a pas de logement fixe. On les oriente du mieux que l’on peut mais on ne peut malheureusement pas répondre à leur demande d’être logées.
Cette situation de vie à la rue ou en habitat informel a un impact considérable sur la santé des personnes. On constate des douleurs liées à l’inconfort de vie : constipation, cauchemars, maux de tête, malnutrition, maux de dents… Mais également des troubles psychologiques causés par les violences subies et le fossé entre ce qu’ils imaginaient être la vie en France et ce que c’est réellement.

Quel est l’objectif du programme ?

L’équipe du CASO de Médecins du Monde à Grenoble est composée d’accueillants, de médecins, d’assistantes sociales, de pharmaciens et d’infirmières. Notre mission, c’est l’accueil bienveillant et inconditionnel de toute personne qui se présente. Ici, on soigne les petites pathologies mais notre rôle premier est d’orienter les personnes afin qu’elles puissent être prises en charges dans des centres de santé de droit commun.

On joue également un rôle d’écoute auprès de ces publics fragilisés par des parcours parfois très traumatisants. Cela fait du bien aux personnes de trouver une oreille attentive qui ne les jugera pas.

Je me souviens d’un jeune homme qui m’avait raconté toutes les violences qu’il avait subies. Il a conclu en soulignant le bien que cela lui avait fait de se confier.

C’est également pour répondre aux besoins en soins de santé mentale qu’on organise tous les lundis des rondes de parole. Pendant une heure, les personnes peuvent parler et échanger sur leurs inquiétudes.

Cela permet de créer du lien et d’apaiser les souffrances l’espace d’un instant.