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photo amadou

Amadou, infirmier au Niger

Amadou Sori est infirmier superviseur pour Médecins du Monde au Niger. Il travaille à améliorer la prise en charge de la malnutrition dans le district d’Illéla. Pour qu’enfants et femmes enceintes soient dépistés et traités à temps, malgré les obstacles socio-culturels qui demeurent.

MON PARCOURS EN TANT QU’INFIRMIER AU NIGER

Je travaillais en clinique depuis 5 ans lorsqu’en 2010, le Niger a connu une nouvelle famine. Pour participer à l’effort national de lutte contre cette crise alimentaire, j’ai pris en charge la supervision d’un centre de récupération et d’éducation nutritionnelle intensive pendant 10 mois. Puis, en 2011, j’ai commencé à travailler sur la promotion de la planification familiale à Illéla. Rapidement, nous avons dû y associer la nutrition. Car ces deux problématiques sont liées. Maîtriser les naissances permet de ménager les femmes et prolonger l’allaitement des bébés.

PRENDRE EN CHARGE LA MALNUTRITION ET LES FEMMES ENCEINTES

Je supervise les activités de prise en charge de la malnutrition dans 6 des 24 centres de santé que compte le district, notamment l’approvisionnement en compléments alimentaires et médicaments. Je coordonne également le travail d’une centaine d’agents communautaires. Dans leurs villages respectifs, ces bénévoles font de la prévention, sensibilisent les familles à la gestion des vivres et dépistent les enfants. Par ailleurs, nous formons le personnel soignant aux techniques d’accouchement et aux consultations prénatales.

FAIRE CHANGER LES MENTALITÉS

Malgré nos efforts, certaines mères sont encore réticentes à l’idée d’emmener leurs enfants malnutris dans les centres de récupération. Parce qu’elles ont d’autres enfants, parce qu’elles doivent s’occuper du bétail… Je trouve cela choquant car le transfert des cas sévères vers le centre spécialisé est gratuit, que les repas y sont fournis. Nous devons parfois faire intervenir le chef du village pour qu’il convoque les parents. Heureusement, son autorité finit souvent de les convaincre de faire soigner leur enfant.

« Certaines mères sont encore réticentes à l’idée d’emmener leurs enfants malnutris dans les centres de récupération. »
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© Olivier Papegnies