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Rapport d'activité scientifique 2019 : accès au dépistage du cancer cervico-utérin des femmes en situation de précarité

Étude interventionnelle d’évaluation des stratégies de dépistage du cancer du col de l’utérus des femmes en situation de précarité, rencontrées par les programmes de Médecins du Monde-France.

L’infection génitale par papillomavirus (HPV) est l’infection sexuellement transmissible virale la plus fréquente en population générale. La persistance de certains génotypes du HPV peut provoquer des lésions précancéreuses susceptibles d’évoluer vers un cancer du col de l’utérus (CCU) dans un délai de 5 à 20 ans. Le CCU est le quatrième cancer le plus fréquent et le plus meurtrier chez la femme. Cependant, sa répartition est très hétérogène avec 80 % des nouveaux cas de CCU survenant dans les pays en voie de développement.

En France, le CCU touche près de 3 000 femmes et cause environ 1 100 décès chaque année. Actuellement, l’examen de dépistage de référence est le frottis cervico-utérin (FCU) qui permet de détecter les lésions précancéreuses et les cancers à un stade précoce. Néanmoins, le taux de couverture du dépistage, estimé entre 55 % et 60 %, est jugé insuffisant. Ce taux est spécialement faible chez les femmes ayant un moindre recours au système de santé ou présentant une situation socioéconomique défavorisée. De plus, une grande proportion des femmes en situation précaire provient de pays à haute incidence de CCU.

Les tests de détection de l’HPV sont associés à un bon rapport coût efficacité et une meilleure adhésion de la part des femmes. De plus, la technique d’auto prélèvement (APV) est décrite comme plus facile, moins douloureuse et plus rapide à réaliser qu’un FCU. Devant le taux de couverture non atteint et les freins d’accès
au dépistage, plusieurs pays occidentaux ont choisi d’intégrer la recherche de l’HPV dans leur stratégie de dépistage. En France, des nouvelles recommandations de la HAS incluent la recherche de l’HPV comme stratégie de dépistage.

Les femmes côtoyant les programmes de Médecins de Monde (MdM) représentent des groupes vulnérables et particulièrement exposés aux HPV et au risque de développement de cancer cervical. En addition, elles sont largement sous dépistées du fait d’un accès aux soins de santé et de prévention plus difficile. La stratégie de dépistage utilisant une technique d’APV pour la recherche de HPV pourrait permettre d’éliminer certaines barrières d’accès au dépistage dans cette population.