L’offre de services est très limitée et les habitants, plus particulièrement les enfants (qui se comptent par milliers), n’ont pas d’espace sécurisé pour se regrouper et jouer entre eux. A titre d’exemple, l’espace de l’ancienne bibliothèque a été converti en casino, renforçant davantage le sentiment d’insécurité et de dépossession exprimé par les habitants. La séparation du quartier du reste de la ville est donc vécue comme une discrimination supplémentaire, s’ajoutant aux discriminations auxquelles les habitants doivent déjà faire face en tant que personnes issues de communautés Roms.
L’isolement et la discrimination ont un impact direct sur la santé physique et mentale ou encore le bien-être général des habitants de Nadejda. De plus, l’insalubrité des logements, le manque d’approvisionnement régulier en eau, l’absence de gestion des déchets et la pollution favorisent la présence de parasites et de rongeurs et le développement de maladies vectorielles, fragilisant la santé des personnes. Dans le même temps, des ambulances refusent de se rendre dans certaines parties du quartier, faute de routes et d’espace pour circuler, mais aussi par manque de dialogue avec les habitants.
Ainsi, les vulnérabilités multiformes liées à la précarité et à la ségrégation renforcent davantage le non-accès à l’emploi ou à l’éducation, rendant difficile l’insertion et favorisant les comportements violents ou à risques, nuisant encore un peu plus à la santé des personnes.