Birmanie

Myanmar

© Sébastien Duijndam

18,6 millions

de personnes ont besoin d’assistance humanitaire selon les Nations-Unies (ONU), depuis le coup d’Etat.

280 000  

personnes au Myanmar vivent avec le VIH.

70 %

des nouvelles infections au VIH concernent les populations les plus à risque.

Face aux urgences, Médecins du Monde mène divers programmes d'aide humanitaire. Découvrez nos actions et missions au Myanmar ci-dessous.

LA SITUATION HUMANITAIRE AU MYANMAR

La population estconfrontées à une crise multidimensionnelle, politique, économique, sociale, sanitaire et humanitaire. Les Nations Unies estiment que près de 18.6 millions de personnes requièrent une assistance humanitaire en 2024, dont 5.3 millions de personnes immédiatement.

  • L’une des plus fortes épidémies de VIH/Sida d’Asie du Sud-Est

    Malgré l’actualité au Myanmar, il faut rappeler que le pays connaît l’une des épidémies de VIH/SIDA les plus importantes d’Asie du Sud-Est, et que la difficulté d’accès aux antirétroviraux et traitements n’en a qu’été renforcée avec cette crise.

     

    Un plan d’aide médicale doit être déployé selon deux axes : l’accès aux traitements et la sensibilisation des populations.

  • La situation des personnes usagères de drogues

    Le VIH touche particulièrement les personnes usagères de drogue par voie intraveineuse : au niveau national, 35% d’entre elles sont infectées par le virus.

  • LA SITUATION DES TRAVAILLEURS ET TRAVAILLEUSES DU SEXE et des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes

    14,6% des travailleurs et travailleuses du sexe (TDS) ainsi que 11,6% des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) sont affectés par l’épidémie.

     

    La crise multi-dimensionnelle qui frappe le Myanmar depuis 2021 a encore davantage fragilisé les populations-clés, qui souffrent au quotidien d’isolement, de stigmatisation et d’un accès limité aux infrastructures de santé.

     

    Par exemple, les contrôles et restrictions de déplacements par les autorités ont eu des conséquences néfastes sur les TDS, puisque leurs moyens de subsistance dépendent largement de la possibilité, pour les TDS et leurs clients de se déplacer.

     

    Pour les personnes usagères de drogues, l’accès à leurs traitements ou au matériel de réduction des risques est également compliqué.

  • LE CANCER DU COL DE L’UTÉRUS

    Le cancer du col de l’utérus est la principale cause de décès par cancer évitable chez les femmes au Myanmar, et un diagnostic tardif y contribue largement. Le cancer du col de l’utérus est causé dans presque tous les cas par le virus du papillome humain (VPH), qui est hautement transmissible par contact sexuel. La prévalence de l’infection par le papillomavirus humain (HPV) chez les femmes adultes est de 11,02 %. Avec un taux d’incidence brut de 25,3, plus de 7 000 femmes reçoivent chaque année un nouveau diagnostic de cancer du col de l’utérus, et environ 4 500 décès dus à la maladie sont signalés chaque année.

     

    Les femmes vivant avec le VIH et sont six fois plus susceptibles de développer un cancer du col de l’utérus en raison de ces deux infections (VIH et VPH). En outre, le cancer du col de l’utérus se développe au moins deux fois plus vite chez les femmes infectées par le VIH non traitées que chez les autres femmes.

Réduction des risques Myanmar

© William Daniels

L’aide humanitaire de Médecins du Monde au Myanmar

Dans le cadre de son action au Myanmar, Médecins du Monde œuvre pour promouvoir un accès équitable à la santé et aux droits pour toutes et tous. Nos programmes de réduction des risques proposent des services de prévention, de traitement et d’accompagnement des publics clés, tels que les TDS et les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes à Yangon, et les personnes usagères de drogues par voie intraveineuse dans le Kachin.

ACCOMPAGNER LES PLUS VULNERABLES

Médecins du Monde France intervient depuis 2000 auprès de la communauté des TDS et des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes à Yangon, au sud du Myanmar.

 

C’est en partenariat avec des organisations de la société civile, au travers d’un réseau de “pairs éducateurs et éducatrices” que les activités de prévention du VIH sont menées par Médecins du Monde. Des actions humanitaires collaboratives qui ont permis de soutenir des milliers d’individus potentiellement à risque d’infection. Fin 2023, MDM a transféré le suivi des patient.e.s VIH au programme national VIH, dans le droit commun.

 

En 2022, une unité de formation et de coaching a été créée afin de participer à « l’empowerment » des communautés TDS, et des personnes usagères de drogues. En 2023, l’unité a proposé des formations à la réduction des risques de base et théorique, des ateliers de renforcement des capacités, les droits et santé sexuels et reproductifs, santé mentale et des ateliers de plaidoyer.

 

A la fin de l’année 2023, MdM a ouvert une clinique offrant des services de santé sexuelle et reproductive, y compris le dépistage du papillomavirus pour les travailleuses du sexe et les femmes vivant avec le VIHà Yangon.

  • BILAN

    En 2023, nous avons :

    • proposé des services de prévention du VIH à 10 231 personnes, permis à 8 462 personnes usagères de drogues par voie intraveineuse, TDS, et des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes de se faire dépister pour le VIH,
    • formé à l’approche de réduction des risques et à ses « bonnes pratiques », 119 personnes issues des 24 groupes communautaires que MdM soutient au Myanmar
Myanmar Réduction des risques

© Wiliam Daniels

ACCOMPAGNER LES PERSONNES USAGÈRES DE DROGUES

Dans l’État du Kachin, Médecins du Monde intervient auprès des personnes usagères de drogues, particulièrement touchées par les maladies infectieuses. Dans certains lieux d’intervention, plus de la moitié des personnes usagères de drogues par injection vivent avec le VIH, et parmi eux 70% sont également affectés par le virus de l’hépatite C.

 

Avec le coup d’Etat et la pandémie de Covid-19, Médecins du Monde a dû ajuster ses activités médicales et de prévention afin d’assurer la sécurité des équipes, des travailleurs et travailleuses pairs mais aussi des personnes usagères des services. L’association intervient au sein de trois Townships, ainsi qu’à travers des activités d’« aller-vers », soutenu par un réseau de 118 travailleurs et travailleuses pairs.

 

En 2023, ce modèle communautaire et mobile a permis à plus de 10 231 usagers et usagères de drogues par injection de continuer à bénéficier d’un accès à des services de prévention et de réduction des risques. Ainsi, les équipes de Médecins du Monde ont eu pour principal objectif d’assurer la continuité des services médicaux essentiels pour ces populations clés, en maintenant une offre de dépistage, de conseil et de traitement du VIH, de vaccination contre l’hépatite B, de dépistage de l’hépatite C et de traitement pour les personnes co-infectées, ou encore en proposant un accès à la substitution aux opiacés. Du matériel de réduction de prévention et de réduction des risques a également été distribué (préservatifs, seringues stériles, eau, tampons alcoolisés).

 

Médecins du Monde a également développé un projet pilote dans le Kachin sur les stimulants de type amphétamine, deuxième drogue la plus utilisée au monde après le cannabis. L’objectif est de renforcer les capacités des personnes usagères de stimulants afin de créer et de favoriser un accès à des services de réduction des risques adaptés. Le projet a été co-construit avec les associations locales partenaires permettant une réelle appropriation durable des activités et une offre de services adaptée. En parallèle, les capacités des partenaires locaux ont été renforcés grâce à l’unité de formation et de coaching.

  • Bilan

    En 2023, nous avons :

    • proposé des services de prévention du VIH à 10 231personnes usagères de drogue,
    • permis à 8 462 personnes usagères de drogue de se faire dépister pour le VIH,
    • accompagné 1 256 personnes vivant avec le VIH en maintenant un accès au traitement antirétroviral,
    • proposé un accès à des produits de substitution comme la méthadone à 2 317 personnes usagères de drogues.
    • distribué plus de 5.8 millions d’aiguilles et de seringues afin de permettre une consommation à moindre risque.
  • 24 729

    Bénéficiaires en 2023.

  • 2 704 752

    Budget 2023.

24 729

Bénéficiaires en 2023.

2 704 752

Budget 2023.

Historique
  • 1994
    Premier projet VIH dans l’État du Kachin. Activités de prévention auprès des usagers de drogue par injection.
  • 2000
    Ouverture d’un programme à Rangoun auprès des TDS
  • 2002
    Ouverture du premier centre de prise en charge médicale. Délivrance de traitements antirétroviraux (ARV).
  • 2006
    Médecins du Monde obtient l’autorisation de délivrer de la méthadone.
  • 2008
    Cyclone Nargis : intervention d’urgence dans le delta de Pyapon. Amélioration de la prise en charge des mères et des enfants.
  • 2013
    Intervention auprès des déplacés du conflit indépendantiste dans le Kachin.