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Liban

© Nicolas Danicourt

1,5 million

de Syriens sont présents au Liban.

180 000  

Palestiniens sont toujours réfugiés au Liban.

3 625 000  

personnes ont besoin d’aide humanitaire.

Face aux urgences, Médecins du Monde mène divers programmes d'aide humanitaire. Découvrez nos actions et missions au Liban ci-dessous.

La situation humanitaire AU LIBAN

Marqué par de nombreux conflits, le Liban est confronté à une grande instabilité politique, économique et sociale.

Actuellement, le Liban est confronté à une crise qui se caractérise par une récession économique aiguë et des troubles politiques alliés à des défis de gouvernance. L’inflation a provoqué une forte baisse du pouvoir d’achat des ménages et une augmentation du taux de pauvreté dans tous les groupes de population.

Depuis octobre 2023, l’escalade des hostilités à la frontière sud du Liban et les bombardements israéliens ont entraîné le déplacement de plus de 90 000 personnes à l’intérieur du pays. On relève également plus de 300 personnes tuées et 800 blessés.

De plus, le Liban étant un des principaux pays d’accueil des personnes réfugiées Palestiniennes et Syriennes, ces multiples crises ont un impact sur les populations réfugiées. Dès lors, une action humanitaire visant l’inclusion des populations réfugiées et la facilitation de l’accès aux soins pour les populations Libanaises et réfugiée demeure plus que nécessaire.

  • ENTRE CONFLITS ET GRANDE PAUVRETÉ

    Depuis 4 ans, des crises politiques, économiques et financières entravent le relèvement du pays. La crise dans le Sud depuis octobre 2023 a largement affecté l’accès aux soins et aux services essentiels d’environ 90 000 personnes déplacées dans le pays. C’est un effondrement global des services publics et de base qui s’est généralisé : santé, éducation, alimentation, etc…

     

    L’aggravation de la crise a freiné l’économie du pays et a laissé les réfugiés, les déplacés et la population libanaise dans une situation désespérée, à laquelle se sont ajoutés les défis sans précédent liés à l’épidémie de COVID-19, à l’explosion survenue à Beyrouth en août 2020 ainsi que le conflit dans le Sud-Liban en octobre 2023.

     

    La sécurité des femmes et des mineurs a aussi été impactée avec des risques aigus liés à la protection de l’enfance et aux violences liées au genre, notamment l’augmentation des mariages et du travail des enfants, ainsi que la perpétration de violences domestiques, qu’elles soient verbales, physiques ou sexuelles.

     

    Fin 2022, selon l’ONU, 80% de la population du pays vivait sous le seuil de pauvreté. L’extrême pauvreté multidimensionnelle touche ainsi 40% de la population. Dans ces conditions, notre équipe de terrain ainsi que les acteurs de santé locaux constatent que les ménages vulnérables s’appuient de plus en plus sur des mécanismes d’adaptation afin de survivre au jour le jour, tout en retardant l’accès aux soins ou aux traitements.

  • L'accueil difficile des réfugiés Syriens

    Le Liban fait face à une forte présence de personnes réfugiées. Plus de 5,5 millions de Syriens, hommes, femmes et enfants, ont fui la guerre civile qui fait rage dans leur pays depuis 2011. La plupart ont trouvé refuge dans les pays voisins, dont un tiers au Liban, où 90 % des 1,5 million de réfugiés syriens vivent dans une pauvreté extrême.

     

    Aujourd’hui au Liban, une personne sur quatre est réfugiée.

     

    Éparpillés dans des centaines de localités libanaises, souvent dans les régions les plus pauvres et les moins desservies, les réfugiés syriens souffrent d’un accès difficile aux services essentiels. Alors que depuis plus de 70 ans le Liban est une terre d’exil pour les réfugiés palestiniens, ce nouvel afflux de réfugiés syriens pèse sur les ressources du Liban, rendant parfois la cohabitation difficile.

    En effet, la pérennisation de leur présence et l’absence de volonté d’intégration de la part de l’Etat met à mal l’accès à des services essentiels (eau, santé, éducation, etc.) déjà limités pour la population libanaise.

     

    Les autorités libanaises ont donc mis en place une série de mesures pour limiter l’accès de ces réfugiés aux services de base, notamment en refusant l’installation de camps d’accueil officiels, en bloquant leur enregistrement, ou encore en entravant l’accès humanitaire via des obstacles administratifs. Cette situation accentue la précarité de leur situation et leur volonté de quitter le Liban pour des pays plus accueillants.

Les personnes réfugiées syriennes au Liban avec Cyrus North

NOTRE MISSION HUMANITAIRE AU LIBAN

L’aide humanitaire de Médecins du Monde au Liban se déploie sous plusieurs aspects, avec une priorité sur l’aide médicale à destination des Libanais subissant la crise de plein fouet.

En 2023, Médecins du Monde intervenait dans la vallée de la Bekaa (Qaa, Baalbek), à Beyrouth et dans le Nord Liban (Tripoli).

GARANTIR L’ACCÈS AUX SOINS

  • Subvenir aux soins de santé primaire en synergie avec les acteurs locaux

    Médecins du Monde fournit des soins de santé primaire et des médicaments aux réfugiés syriens ainsi qu’aux Libanais les plus vulnérables. La coopération avec des partenaires locaux permet d’assurer un accès de qualité aux soins et aux médicaments. Nous accompagnons et renforçons les capacités des équipes de volontaires, y compris réfugiés, assurant ainsi l’efficacité de notre action humanitaire au Liban.

     

    Nous travaillons particulièrement avec l’association Skoun, mais aussi avec Embrace, Amel, le Programme national de santé mentale, l’Hôpital Universitaire Rafic Hariri de Beyrouth, CIRC ou encore la paroisse d’El Qaa. Première Urgence Internationale et Action contre la faim – Espagne sont également d’importants partenaires de nos opérations au Liban.

    Médecins du Monde soutient actuellement 9 centres de soins de santé primaire, en subventionnant les soins, en soutenant l’approvisionnement en médicaments et en renforçant les capacités du personnel des centres de santé primaire, ainsi qu’une clinique mobile à Qaa, dans la vallée de la Bekaa, où les réfugiés syriens sont nombreux et dans une situation de grande précarité car logeant dans des camps informels sans possibilité de se déplacer dans les localités alentours.

     

    L’intégration de la SMSPS (santé mentale et soutien psychosocial) dans les services de soins de santé primaires est une activité clé que MdM mène et soutient auprès des autres partenaires de mise en œuvre.

  • Prendre en charge la santé psychologique des Libanais et des réfugiés

    Pour prendre en charge les souffrances psychologiques des populations vivants au Liban, des personnels de santé mentale fournissent des consultations et assurent un suivi thérapeutique dans les centres de santé primaire; les cas de troubles mentaux sévères étant orientés vers des services spécialisés.

     

    Médecins du Monde met également en place des sessions de sensibilisation auprès des populations locales. L’objectif est double : réduire les discriminations envers les personnes souffrant de troubles psychologiques mais aussi leur fournir des informations sur l’accès aux soins en santé mentale et aux services disponibles près de leur lieu d’habitation.

     

    Dans le cadre de son intervention dans la municipalité de Qaa, MdM soutient par le biais du centre de santé primaire le développement de soins de santé mentale et soutien psychosocial.

  • Collaborer pour faire évoluer les pratiques de santé au liban

    L’équipe de Médecins du Monde est appuyée par des agents communautaires qui effectuent un travail de sensibilisation, de prévention et d’orientation pour accompagner les patients vers des structures adaptées, au sein même des communautés.

     

    Médecins du Monde gère, conjointement avec son partenaire Skoun, 3 Centres communautaires de santé mentale et de réduction des risques pour les usagers de drogues à Beyrouth, Tripoli et Baalbek.

     

    MdM soutient le développement de centres communautaires spécialisés où les patients des centres de santé primaire peuvent être référés. Ces centres communautaires visent à l’établissement d’un service public de soins de santé mentale accessible à tous.

     

    Ce travail d’intégration de la santé mentale dans le dispositif de santé national passe également par le renforcement des capacités des personnels de santé, à travers la délivrance de formations techniques.

     

    Enfin, en coopération avec d’autres acteurs nationaux et internationaux, nous participons à des actions de plaidoyer afin de faire évoluer les politiques publiques, les pratiques, et l’accès et le droit à la santé pour tous, incluant la santé mentale.

  • Bilan

    En 2023, nous avons :

    • dispensé 85 717 consultations de santé primaire,
    • réalisé 26 481 consultations en santé mentale et soutien psycho-social,
    • formé 88 personnels de santé,
    • réalisé 5 392 consultations en santé sexuelle et reproductive,
    • réalisé 21 054 sessions de sensibilisation,
    • soutenu 10 centres de soins de santé primaires, 3 centres communautaires de santé mentale et 1 unité mobile médicale.

CO-CONSTRUIRE LA RECHERCHE EN SANTÉ MENTALE

Médecins du Monde collabore également avec des institutions académiques pour étendre la recherche en santé mentale au Moyen-Orient.

En 2023, dans le cadre de notre action humanitaire au Liban, nos équipes ont collaboré à un projet de recherche au Liban avec la London School of Hygiene and Tropical Medicine. Il s’agit du Projet GOAL, une recherche visant à étudier les coûts sociétaux des troubles de santé mentale communs (anxiété, stress) et du syndrome de stress post-traumatique dans le grand Beyrouth.

  • 4 354 802

    Budget 2023.

  • 120 661

    Bénéficiaires en 2023.

4 354 802

Budget 2023.

120 661

Bénéficiaires en 2023.

Historique
  • 1990

    Réhabilitation des infrastructures médicales endommagées par la guerre civile.

  • 1996

    Aide d’urgence pour les populations déplacées de la guerre libano-israélienne. Ce programme a fermé en 1998.

  • 2001

    Intervention dans le centre de réhabilitation physique et psychologique des 3 000 ex-détenus de la prison israélienne de Khiam.

  • 2006

    Projets d’aide médicale, sociale et juridique dans une quinzaine de prisons, jusqu’en 2008.

  • 2012

    Programme d’accès aux soins pour les réfugiés syriens et les Libanais les plus vulnérables.

  • 2017

    Ouverture de la première unité de santé mentale dans un hôpital général public à Beyrouth.