A l’été 2021, la crise du carburant a aggravé la situation économique du pays, et a largement affecté l’approvisionnement en électricité. Cela a eu des conséquences critiques sur les secteurs de la santé, de l’assainissement, des transports et des télécommunications. Si la crise du carburant s’est atténuée à la fin de l’année 2021, la fourniture d’électricité par l’État est restée faible, avec en moyenne moins de 5 heures d’approvisionnement par jour.
L’aggravation de la crise a freiné l’économie du pays et a laissé les réfugiés et les populations d’accueil dans une situation désespérée, à laquelle se sont ajoutés les défis sans précédent liés à l’épidémie de COVID-19 et à l’explosion survenue à Beyrouth en août 2020.
La sécurité des femmes et des mineurs a aussi été impactée avec des risques aigus liés à la protection de l’enfance et aux violences liées au genre, notamment l’augmentation des mariages et du travail des enfants, ainsi que la perpétration de violences domestiques, qu’elles soient verbales, physiques ou sexuelles. L’accès à l’éducation a également été affecté négativement par la pandémie, les écoles ayant été partiellement fermées pendant l’année scolaire 2020-2021, afin de limiter la propagation du COVID-19.
Selon l’ONU, le taux de pauvreté multidimensionnelle au Liban a presque doublé, passant de 42% en 2019 à 82% en 2021. Fin 2021, 60% de la population du pays vivait sous le seuil de pauvreté. L’extrême pauvreté multidimensionnelle touche ainsi 34% de la population, dépassant la moitié dans certaines régions du pays. Dans ces conditions, notre équipe de terrain ainsi que les acteurs de santé locaux constatent que les ménages vulnérables s’appuient de plus en plus sur des mécanismes d’adaptation afin de survivre au jour le jour, tout en retardant l’accès aux soins ou aux traitements.