Nous restons unis pour rendre hommage aux personnes mortes aux frontières
Nous, associations, collectifs et solidaires restons unis pour rendre hommage aux personnes mortes des frontières et lutter contre la militarisation de la frontière et ses conséquences.
Du 3 au 11 février, la mobilisation citoyenne autour de la commémoration des mortes des frontières a eu un succès sans précédent. D’une même voix, toutes les associations et tous les collectifs de la solidarité briançonnaise se sont mobilisés pour honorer les victimes des frontières et leurs familles, dire leur détermination à lutter contre ces politiques meurtrières et pour que le Briançonnais reste un territoire d’accueil digne et inconditionnel des personnes exilées.
Cette semaine a été articulée autour du 6 février, date de la commémor’action des personnes mortes des frontières, initiative transnationale lancée par des familles de victimes qui appellent à s’unifier “pour dénoncer la violence mortelle des régimes frontaliers du monde et pour exiger vérité, justice et réparation”. Comme chaque année, les associations, collectifs et personnes solidaires ont répondu à l’appel pour rendre hommage aux personnes exilées victimes de la militarisation et du non-accueil, dans le Briançonnais et au-delà.
LEUR VIE, NOTRE LUMIERE. LEUR DESTIN, NOTRE COLERE.
OUVREZ LES FRONTIERES !
En 2024, nous avons souhaité étendre la mobilisation, géographiquement d’abord (des événements ont eu lieu à Briançon, Eygliers, Vallouise et La Grave), mais aussi par la nature des événements proposés. Débats, rencontres, échanges et partage d’informations, construction d’un mémorial, rassemblement d’hommage, soirée théâtre, concert, ciné-rencontre : des centaines de personnes se sont mobilisées durant des temps différents et complémentaires.
Dans tous ces espaces, une place particulière a été accordée à la parole des personnes concernées, bien trop souvent réduite au silence. Cela a été rendu possible par des prises de parole lors du débat public, le partage de témoignages pré-enregistrés lors de l’hommage, des discussions et échanges, notamment sur les impacts des politiques répressives sur la santé. Parallèlement, une plaquette mettant en avant les situations vécues par les personnes lors de leurs traversées de la frontière de Montgenèvre a été publiée par Tous Migrants et Médecins du Monde.
Dans tous ces espaces, une place particulière a été accordée à la parole des personnes concernées, bien trop souvent réduite au silence. Cela a été rendu possible par des prises de parole lors du débat public, le partage de témoignages pré-enregistrés lors de l’hommage, des discussions et échanges, notamment sur les impacts des politiques répressives sur la santé. Parallèlement, une plaquette mettant en avant les situations vécues par les personnes lors de leurs traversées de la frontière de Montgenèvre a été publiée par Tous Migrants et Médecins du Monde.
En opposition à cet élan de solidarité, nous déplorons l’absence notoire des pouvoirs publics. Elle a particulièrement été remarquée lors du débat public, alors que nous avions officiellement invité tous les élus locaux à venir échanger de manière constructive et respectueuse. Nous regrettons également les rares interventions médiatiques : aucun soutien n’a été formulé à la suite de la mise en place du mémorial si ce n’est une invective aux graffitis apparus dans le Briançonnais qui “salissent les rues”. Une nouvelle tentative de discréditer certains modes d’action et de détourner l’attention du message politique qu’ils portent : le non-accueil tue, la frontière tue. Face aux responsables politiques qui tentent d’opposer le travail des associations et celui de collectifs informels, nous affichons une nouvelle fois notre unité et notre alignement autour d’objectifs communs.
Le 7 février, le lendemain du rassemblement d’hommage, le conseil municipal de Briançon a affirmé sa volonté “d’acquérir un véhicule 4×4 qui sera mis à disposition à titre gracieux à la Police aux Frontières de Montgenèvre” et a décidé de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour l’acquérir. Quand nous le sollicitons ou l’interpellons, le maire de Briançon n’a pourtant cesse de nous rappeler que la question migratoire et celle de l’hébergement d’urgence relèvent uniquement de la compétence de l’Etat. Cette décision prouve cependant que la militarisation de la frontière est le résultat de choix politiques, tout comme l’accueil digne des personnes exilées. Inlassablement, les autorités continuent d’augmenter les dispositifs humains et matériels aux frontières et d’invisibiliser les mises en danger de leur militarisation et c’est la société civile qui met en lumière les conséquences de ces dernières. Au total, 55 rassemblements de commémor’action ont eu lieux dans 17 pays.
Notre mobilisation continue, pour un accueil digne des personnes exilées, mais également pour que les personnes du Briançonnais et ailleurs soient informées de la situation et nous rejoignent pour participer à ce combat. “Nous ne pouvons rester neutres dans un train en marche” disait Howard Zinn. Pour prendre ce train ensemble, rejoignez-nous le samedi 16 mars 2024 à Montgenèvre pour la Grande Maraude Solidaire : “Désarmons les politiques aux frontières, résistons à bras ouverts !”.