Morts aux frontières : une campagne d’affichage refusée à Briançon
A l’occasion de la 10e journée internationale de Commémor’action des mort·e·s des frontières, Médecins du Monde, Tous Migrants, Refuges Solidaires, la délégation des Alpes du Secours Catholique et la Cimade 05 lancent une nouvelle campagne : “Migrer pour vivre, pas pour mourir”. Jugée “trop politique” par la régie publicitaire locale, cette campagne se voit écartée en dernière minute des panneaux publicitaires de Briançon. Déterminés à soutenir les victimes des frontières et leur famille nous la ferons tout de même vivre pendant 8 jours de mobilisation du 3 au 11 février.
Une date symbolique qui résonne après une saison meurtrière dans les Hautes-Alpes.
Depuis maintenant 10 ans et le drame de Tarajal, le 6 février, des familles de personnes disparues, des personnes rescapées, des activistes solidaires rendent hommage aux victimes des politiques répressives aux frontières.
Cette journée a une nouvelle fois un écho particulier à Briançon. Alors même que les associations alertent depuis des années sur les dangers auxquels les politiques de militarisation et de non-accueil exposent les personnes exilées, 3 personnes ont de nouveau perdu la vie à la frontière franco-italienne : Moussa le 7 août sur la route des Gondrans, Mohammed le 14 octobre noyé dans la Cerveyrette et Mahdi noyé dans la Durance le 29 octobre.
“Migrer pour vivre pas pour mourir” : une campagne de sensibilisation refusée dans les rues de la Briançon.
C’est dans ce contexte qu’une campagne d’affichage publicitaire devait être lancée à Briançon. Proposée conjointement par les associations, celle-ci souligne à travers 5 visuels l’absurdité et la dangerosité des politiques de non-accueil mises en place par les autorités à la frontière franco-italienne et définit “l’accueil inconditionnel”, seule politique à même de régler de manière durable la crise humanitaire, sociale et éthique qui traverse notre société et notre territoire.
Des propos jugés « trop politiques » par la régie publicitaire gérant les panneaux d’affichage à Briançon qui l’a finalement refusée, sans fournir aucune justification juridiquement argumentée. Conçue avec l’aide d’un avocat, cette campagne ne fait pourtant état que de faits et ne diffuse aucun propos diffamatoire.
8 jours de mobilisation pour porter la voix des victimes et repenser les politiques d’Accueil dans le briançonnais
Ce refus qui équivaut pour nous à une censure montre bien une fois de plus que les discours documentés et solidaires portant sur la migration ne peuvent avoir voix au chapitre.
C’est pourquoi, du 3 au 11 février, les associations et collectifs solidaires organisent une semaine de mobilisation pour porter la parole des victimes et de leurs familles. Deux temps forts dans cette semaine : un débat public le 3 février autour de la question “Quelle politique d’accueil dans le Briançonnais ?” et un grand rassemblement d’hommage sur les berges de la Durance le mardi 6 février à 17h30.
Plus que jamais nous réaffirmerons notre volonté de visibiliser ces drames, d’en pointer les causes, et plus largement de questionner les politiques d’accueil ou de non accueil des personnes exilées.
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