Gaza : la zone dite « humanitaire » ne représente plus qu’un dixième de l’enclave palestinienne
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29 ONG internationales dénoncent une nouvelle réalité opérationnelle à Gaza. Alors que le mois de juillet a été marqué par la plus faible quantité d’aide entrant dans la bande depuis le début de l’offensive militaire, les ONG doivent désormais faire face à de nouvelles restrictions : moins d’aide autorisée à rentrer, et de plus en plus d’ordres de déplacements forcés émis par le gouvernement israélien à l’intérieur de la zone pourtant dite « humanitaire ».
Entraves à l'aide humanitaire
En août, 16 ordres israéliens de déplacements forcés ont poussé les civils et les travailleurs humanitaires dans une zone de plus en plus réduite. Elle est maintenant inférieure à 36,5 km², presque l’équivalent de la ville de Tours. Plus de 250 000 personnes ont été déplacées durant le mois. Les opérations de Médecins du Monde ainsi que d’au moins 23 ONG internationales ont été sévèrement impactées.
L’armée israélienne asphyxie un peu plus tous les jours la population gazaouie en imposant des restrictions à l’aide humanitaire allant à l’encontre du droit international humanitaire.
Responsable des opérations de Médecins du Monde en Palestine
Avec la résurgence d’épidémies comme la polio, ces restrictions sont d’autant plus inhumaines qu’elles empêchent les populations d’avoir accès aux soins médicaux urgents et aux biens de première nécessité comme de la nourriture ou de l’eau potable.
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Les restrictions accrues imposées aux ONG internationales sont notamment les suivantes :
- Manque de mesures concrètes pour protéger les travailleurs humanitaires dans la bande de Gaza : Israël a mis en place deux dispositifs qui ne garantissent en réalité aucune sécurité aux travailleurs humanitaires. Le premier, la soi-disant « zone humanitaire », n’a aucun fondement juridique et ne fournit aucune sécurité en raison des attaques répétées à l’intérieur de cette zone. Le second, le système de notification humanitaire permettant aux organisations d’informer les forces israéliennes de leurs positions et déplacements, n’offre également aucune protection réelle vu les frappes israéliennes répétées sur des sites notifiés, y compris des locaux d’ONG internationales. Les ONG prennent des risques sans précédent pour acheminer l’aide.
- Augmentation des ordres de déplacements forcés au sein de la zone unilatéralement désignée par Israël comme « humanitaire » : Les derniers ordres de déplacements forcés ont touché de nombreux secteurs à l’intérieur de cette zone, réduisant sa taille de 12,6 % à moins de 10 % de la bande de Gaza. Les ONG craignent que cette zone soit davantage réduite et puisse bientôt être divisée en deux zones distinctes, isolant les civils et coupant encore plus l’aide à ceux qui en ont désespérément besoin. En outre, cette zone ne garantit pas à la population d’être à l’abri des opérations militaires.
- Restriction forcée des opérations humanitaires : Lorsqu’elles émettent des ordres de déplacements forcés, les forces israéliennes indiquent clairement que de vastes opérations militaires terrestres suivront dans ces zones. Les ONG n’ont donc pas d’autre choix que de se déplacer continuellement et de réduire leur zone opérationnelle, ce qui les empêche d’intervenir sur la base des principes humanitaires fondamentaux.
- Restriction sévère sur l’acheminement des produits de première nécessité autorisés à entrer dans la bande de Gaza : Israël a interdit l’acheminement d’un grand nombre de produits à Gaza en raison de leur double usage potentiel dans le cadre d’opérations militaires. Cependant, avec du matériel essentiel tel que des couches et des antibiotiques inclus dans cette liste, l’intention réelle de ces restrictions est discutable. Médecins du Monde note avec inquiétude les restrictions de plus en plus drastiques imposées sur le montant d’argent liquide autorisé à entrer à Gaza et sur le matériel médical, qui entravent davantage notre réponse humanitaire d’urgence.
Les ONG internationales signataires exhortent la communauté internationale à prendre des mesures pour garantir un cessez-le-feu immédiat et durable afin de protéger les civils et veiller à ce que l’aide vitale puisse parvenir à toutes les personnes dans le besoin, et ce sans compromettre la sécurité du personnel humanitaire.