A l’occasion des 19 ans des accords du Touquet et alors que les 27 ministres de l’Intérieur de l’Union Européenne sont réunis à Lille ce 3 et 4 février, deux rapports publiés vendredi 4 février pointent l’échec et l’inefficacité de 30 ans de politiques sécuritaires et répressives à la frontière franco-britannique. Les accords du Touquet, conclus en 2003, visaient à réguler le transit des personnes migrantes en Outre-Manche en renforçant les contrôles au départ de la France.
DEUX RAPPORTS PUBLIÉS PAR LA PLATEFORME DES SOUTIENS AUX MIGRANT.E.S
Dans le premier rapport intitulé « l’Etat français et la gestion de la présence des personnes exilées dans la frontière franco-britannique : harceler, expulser, disperser », le politologue Pierre Bonnevalle explore 30 ans de fabrique politique de la dissuasion sur le littoral Nord.
Il analyse la reproduction d’un échec coûteux et inefficace : » Depuis 1998, au moins 1,28 milliards d’euros ont été dépensés afin d’empêcher les personnes exilées de franchir la Manche, de Dunkerque à Roscoff […] Chaque nouveau traité, chaque nouveau dispositif sécuritaire est construit comme permettant de mettre en adéquation le récit produit par l’État et ce que l’image des traversées en petits bateaux remet en cause : l’illusion d’un contrôle de la frontière. »
Le deuxième rapport a été réalisé par Marta Lotto avec une démarche novatrice : enquêter auprès des personnes exilées bloquées aux portes du Royaume-Uni.
Sous le titre « ON THE BORDER, la vie en transit à la frontière franco-britannique », l’anthropologue restitue les réflexions, les analyses et les perceptions des personnes interrogées : « Ce système est fait pour que tu perdes ton temps, tes espoirs, tes meilleures années, c’est tellement injuste… On est perçu comme des criminels, on est traités comme des chiens. Maintenant, il y a bientôt des élections et alors ils nous font partir davantage, la police vient nous contrôler presque quotidiennement. Ce n’est pas humain, ils nous prennent nos affaires, ils sont racistes, c’est leur manière de faire passer le message qu’ils ne veulent pas de nous. Ce n’est pas humain ! Qu’ils me disent où je peux aller pour vivre dignement ! » témoigne une personne interviewée dans le cadre de l’enquête.
Face à l’inertie des pouvoirs publics pour sortir des politiques répressives et inhumaines menées depuis 30 ans, ces deux rapports entendent apporter un éclairage nécessaire à la création d’espaces de dialogue mêlant associations, citoyens, et personnes exilées, pour penser ensemble des solutions respectueuses des droits des personnes exilées, et tenter d’influer enfin sur les politiques publiques.
Cette démarche se construira tout au long de l’année 2022 à travers l’organisation de temps de rencontres et débats.
LA PLATEFORME DES SOUTIENS AUX MIGRANT.E.S
La Plateforme des Soutiens aux Migrant.e.s (PSM) travaille avec un réseau de 30 associations qui intervient à la frontière franco-britannique, dans le Nord de la France. Elle favorise le partage d’informations et d’expériences entre actrices et acteurs de terrain, et aide à former les bénévoles. La plateforme soutient également des actions d’aide juridique pour les personnes migrantes. Elle interpelle et sensibilise les pouvoirs publics et la population française sur leur situation.
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