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Communiqués

No peace of mind : la santé mentale en Palestine

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• À l’occasion de la Journée Internationale de solidarité avec le peuple palestinien, les membres du réseau international de Médecins du Monde présents dans le Territoire palestinien occupé veulent souligner les effets néfastes de l’occupation sur la santé mentale des Palestiniens, comme en témoigne No Peace of Mind, le dernier rapport publié par AIDA et Médecins du Monde.

• La population palestinienne est confrontée à une urgence en matière de santé mentale : un tiers des Palestiniens a besoin de services de santé mentale.

• La peur, l’anxiété, la tristesse, l’incapacité à se concentrer, la tristesse, la dépression, l’isolement et la détresse font partie des troubles les plus fréquemment rencontrés par les Palestiniens.

• La communauté internationale doit exiger un arrêt immédiat de toutes les activités de colonisation israéliennes, des démolitions et de la légalisation des avant-postes, qui nuisent à la santé mentale de la population palestinienne.

 

Jérusalem, 29 novembre 2022.Soumise à plus de 70 ans d’occupation, la population palestinienne est confrontée à une crise ponctuée par la violence des colons israéliens, les démolitions, les déplacements, les arrestations en Cisjordanie et le blocus à Gaza. Cette année, la situation s’est considérablement dégradée : en août, les violences se sont intensifiées à Gaza, tandis qu’en Cisjordanie, les tensions n’ont fait qu’augmenter. Entre le début de l’année et le 10 octobre, 103 Palestiniens ont été tués, ce qui représente le bilan le plus lourd depuis 2006. Vivre dans de telles conditions a eu de sévères conséquences sur la santé mentale et le bien-être psychosocial des Palestiniens.

 

Selon les dernières estimations du Gaza Community Mental Health Center, environ un tiers des Palestiniens aurait besoin de services de santé mentale, un secteur qui manque cruellement de ressources. Entre la situation politique et sociale sur le territoire et l’absence de politiques de santé et de ressources adaptées pour fournir soins complets de santé mentale, la population palestinienne est confrontée à une situation d’urgence en termes de santé mentale.

 

Quels sont les symptômes les plus fréquemment observés chez la population palestinienne ?

La population palestinienne souffre de différents troubles directement liés à l’occupation israélienne et à l’absence de perspectives. Les maux de tête ou d’estomac font partie des symptômes physiques les plus courants. Sur le plan psychologique, on observe fréquemment des sentiments de peur, d’anxiété, de tristesse, de désespoir et d’insécurité. Cette situation se répercute également sur le plan cognitif et se manifeste notamment par des difficultés ou une incapacité à se concentrer en raison du traumatisme subi, peu importe son intensité ou sa fréquence. Enfin, le rapport No Peace of Mind d’AIDA et de Médecins du Monde souligne également la dimension comportementale qui s’exprime par une tendance des personnes à l’isolement.

« C’est ça qui est épuisant lorsque vous êtes âgé : de jeunes colons vous expulsent, vous n’avez pas le droit de traverser la rue ou les montagnes, vous vous retrouvez assiégé », explique Abu Ismael, chef de la communauté de Bédouins de Duk Alfuka.

 

Un système de santé dépourvu de services de santé mentale

Médecins du Monde, qui travaille avec la population palestinienne depuis 1995, souligne l’importance pour le ministère de la Santé palestinien d’investir dans une offre de services de santé mentale. Pour cela, il est nécessaire de former des agents de santé sur la thématique de la santé mentale, y compris au niveau des compétences et des outils pour détecter, diagnostiquer et gérer les troubles mentaux dans les services de soins de santé primaire.

« Il faut accélérer l’intégration de la santé mentale à tous les niveaux du système de soins et investir dans le développement des ressources humaines et matérielles nécessaires à l’évaluation et au soin des troubles de santé mentale », explique Simone Manfredi, coordinatrice générale en Territoire palestinien occupé pour Médecins du Monde Espagne.

Comme partout dans le monde, il est par ailleurs essentiel de lutter contre les préjugés qui entourent les troubles de santé mentale, au sein de la communauté comme auprès des professionnels de santé, et de renforcer l’accès aux services de santé mentale et de soutien psychosocial.

 

Comme l’a souligné l’OMS dans son dernier rapport, il faut accorder autant d’importance à la santé mentale qu’à la santé physique. Il faut renforcer les efforts en matière de santé mentale dans tous les secteurs, comprendre son importance en tant que droit humain fondamental, sa contribution essentielle à la santé publique et dans le développement économique de la société. Afin de lutter contre la stigmatisation, il est impératif de renforcer la protection sociale et financière, d’investir dans la recherche et d’inclure les personnes souffrant de troubles de santé mentale à tous les niveaux de la société.

 

Les actions de Médecins du Monde en Palestine

En Palestine, Médecins du Monde vise à renforcer les services de santé mentale et de soutien psychosocial à destination des Palestiniens. Pour cela, MdM intervient directement dès que surviennent des incidents liés à l’occupation et apporte son soutien aux prestataires de santé pour améliorer la qualité de leurs services.

Réponse aux incidents liés à l’occupation du territoire. Médecins du Monde a fourni des soins de santé mentale et de soutien psychosocial en urgence à la suite d’incidents graves. Par exemple, entre juin 2021 et octobre 2022, 8 300 Palestiniens ont bénéficié d’une aide en santé mentale et d’un soutien psychosocial dans toute la Cisjordanie.

Afin de renforcer le développement de services de santé mentale et de soutien psychosocial par le ministère de la Santé et le ministère de l’Éducation palestiniens, Médecins du Monde œuvre pour le renforcement des capacités du personnel de santé ainsi que le développement et la mise en œuvre de protocoles. Médecins du Monde a réhabilité des structures et a fourni des médicaments afin d’assurer la continuité des traitements. De même, des formations et un encadrement ont été mis en place à destination des professeurs, des travailleurs sociaux et du personnel des cellules de soutien afin qu’ils accordent une attention particulière aux enfants et aux adolescents.

Contact presse

  • Aurélie GODET

    Attachée de presse

    06 69 76 31 18

    aurelie.godet@medecinsdumonde.net