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photo louis barda

Louis, pour l’accès aux soins des exilés à Paris

Depuis un an, Louis Barda, 36 ans, coordonne le programme d’accès aux soins des exilés dans la capitale. Notamment la veille sanitaire mobile pour les personnes contraintes de vivre à la rue, faute de solutions d’accueil dignes.

L’ENVIE D’AGIR DANS LUTTE CONTRE L’EXCLUSION

Mes études en sociologie m’ont amené à travailler dans un laboratoire de recherche sur la question de la migration. J’ai ensuite collaboré avec des ONG sur des programmes de développement international, notamment en Afrique de l’ouest. Au bout d’une dizaine d’années, j’avais envie d’agir dans la lutte contre l’exclusion en France et de combiner mes connaissances théoriques et mon expérience de terrain, au cours de laquelle j’ai pu rencontrer des migrants en transit. J’étais très heureux d’avoir l’opportunité de rejoindre Médecins du Monde il y a un an.

MES MISSIONS : LE CENTRE D’ACCUEIL ET LA VEILLE SANITAIRE

Je travaille pour le centre d’accueil, d’orientation et d’accompagnement de Paris et sur l’action « Aller vers », une mission mobile de veille sanitaire auprès des personnes réfugiées à la rue. Depuis juin 2015, date à laquelle le programme a débuté, près de 80 migrants arrivent chaque jour à Paris. Ils se regroupent sur des campements informels. Avec notre camion, nous allons à leur rencontre trois fois par semaine avec un médecin, un infirmier, un interprète. Les demandes de consultations sont très nombreuses. Et nous devons nous adapter au contexte extrêmement précaire des installations et des expulsions.

DES POPULATIONS DANS LE DÉSESPOIR

Le règlement Dublin de l’Union européenne place les exilés dans des situations d’impasse totale et de désespoir. S’ils sont enregistrés dans un pays d’Europe avant d’arriver en France, ils ne peuvent pas demander l’asile. De plus, les conditions de vie de ces personnes sont particulièrement précaires, scandaleuses et indignes. Les campements de rue dégradent encore plus leur état physique et mental et la pression qui règne aux abords du centre humanitaire saturé est très forte. Heureusement, il y a un travail interassociatif important et des comités de riverains qui s’organisent.

« Nous devons nous adapter au contexte extrêmement précaire des installations et des expulsions. »