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Les CASO : centres d'accueil, de soins et d'orientation

© Marine Lebrun

  • 24 072

    personnes reçues dans nos centres, dont 15% de mineurs

  • 50 %

    des patients reçus en consultation médicale présentaient un retard de recours aux soins

  • 6 %

    des patients disposaient d’un logement personnel

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personnes reçues dans nos centres, dont 15% de mineurs

50 %

des patients reçus en consultation médicale présentaient un retard de recours aux soins

6 %

des patients disposaient d’un logement personnel

Qu’est-ce qu’un centre d’accueil, de soins et d’orientation ?

Un centre d’accueil, de soins et d’orientation est un établissement ayant pour but de faciliter l’accès aux soins des personnes démunies.

Fonctionnant sur le principe de permanence d’accès aux soins de santé sans frais médicaux, et sans prendre rendez-vous, ce type de structure donne accès au système de santé en se coordonnant avec une de nombreux acteurs de la sphère médico-sociale.

Clé de voûte du parcours de soins des personnes en difficulté et en situation irrégulière, le centre d’accueil, de soins et d’orientation (CASO) permet aux plus vulnérables de disposer, entre autres, de consultations en médecine générale, d’une délivrance de médicaments par des professionnels de santé, de soins dentaires, ou encore, d’un suivi obstétrique et gynécologique.

L’autre élément définissant ces structures de soins et d’orientation est leur engagement sur les droits sociaux en proposant notamment un accompagnement social envers les personnes connaissant de grandes difficultés financières.

Elles proposent par exemple à ces personnes des accompagnements en vue d’éclaircir leur situation administrative, et les suivent dans les différentes démarches pour obtenir une régularisation de leurs droits à l’assurance maladie.

L'accès aux soins en France

Améliorer l’accès aux soins et le parcours de soins

C’est donc dans une démarche de lutte contre les exclusions qu’un centre d’accueil, de soins et d’orientation permet une prise en charge médicale à tout niveau en travaillant main dans la main avec les centres de santé, les CHU, service des urgences, mais également avec des partenaires sociaux.

Faisant le pont entre différentes structures à caractère médical, les CASO mettent à la portée des plus démunis une équipe pluridisciplinaire de soignants en vue d’ouvrir le système de soins à tous.

Le contexte de la création de nos centres d’accueil, de soins et d’orientation

Médecins du Monde s’est engagé dans la création de centres d’accueil, de soins et d’orientation pour soutenir les personnes les plus démunies qui ont dû renoncer aux soins faute de moyens et d’accompagnement digne de ce nom. Accompagner ces personnes dans les services de soins les plus appropriés, et les aider dans les démarches d’accès au système médical sont les principaux jalons de notre lutte.

Une augmentation de la précarité et des inégalités

Le nombre de familles à la rue augmente. Les expulsions des lieux de vie sont en hausse sans solution pérenne de relogement. L’errance des personnes exilées gagne du terrain. L’isolement fragilise toujours plus les personnes en situation de précarité.

De Saint-Denis à Montpellier, de La Guyane à Mayotte en passant par les Combrailles et Strasbourg, les constats des équipes de Médecins du Monde sont identiques et alarmants : la précarité des conditions de vie des personnes exilées a pour conséquence une détérioration de leur état de santé.

Des politiques sociales et de santé minées par des logiques répressives et ciblées

La loi « Asile et immigration » (2018) réforme un certain nombre d’éléments relatifs au séjour des étrangers et s’axe principalement sur une multiplication des mesures coercitives, une réduction des garanties procédurales, une optimisation de l’éloignement et une augmentation des dispositions restreignant l’entrée sur le territoire français et le séjour dans des conditions dignes.

Les équipes de Médecins du Monde, présentes depuis plus de trente ans en France, constatent une aggravation des conditions de vie et de santé des personnes en précarité, avec une augmentation des espaces d’indignité dans toutes les métropoles françaises et un nombre croissant de territoires.

Médecins du Monde constate une aggravation des conditions de vie et de santé des personnes en précarité.

TV5 Monde au CASO MDM de St Denis

Face à l’augmentation de cette grande précarité et au grandissement du besoin de soins observé chez ses personnes, la nécessité de créer des centres d’accueil, de soins et d’orientation s’est imposée.

Fin 2019, a été adoptée une réforme sans précédent des droits de santé des étrangers : de nombreuses mesures ont été adoptées, restreignant de façon importante l’accès et la continuité des droits, et donc des soins, pour les étrangers relevant jusque-là de l’AME, pour les demandeurs d’asile, mais aussi pour de nombreux étrangers perdant leur droit au séjour. La mise en œuvre de ces réformes a été suspendue début 2020 par la crise du Covid-19, mais les équipes de Médecins du Monde sont extrêmement inquiètes sur l’impact à venir de ces réformes si celles-ci ne sont pas revues.

Des centres d’accueil, de soins et d’orientation pour les jeunes en danger

En Europe, les enfants représentent un tiers des personnes exilées. Parmi ces mineurs exilés, certains sont seuls, sans parent ou tuteur légal : ce sont les mineurs isolés (MIE) ou non accompagnés (MNA).

En France, plus de 1 800 MNA ont été accueillis dans les programmes de Médecins du Monde en 2018. Leur minorité est souvent réfutée par des évaluations qui se fondent très largement sur des méthodes médicales unanimement contestées de détermination de l’âge. Ces pratiques d’évaluation se révèlent être des sources de traumas additionnels pour un public déjà fragilisé, en situation d’errance et surexposé à des risques d’exploitation et de violence.

Entre suivis psychiatriques, services de soins spécialisés, ou encore, accès au système hospitalier inexistant pour les MNA, Médecins du Monde tire la sonnette d’alarme sur l’état de santé des exilés et démunis. Des centres de santé basés sur l’accès aux soins et l’orientation vers les structures de prise en charge les plus adéquates doivent être ouverts.

Articles 12.01.2022
Médecins du monde s’inquiète et dénonce le « forfait patients urgences »
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Notre action pour l’accès aux soins de santé, d’orientation, et d’accompagnement

Les Centres d’Accueil de Soins et d’Orientation (CASO) de Médecins du Monde sont des dispositifs de facilitation de recours aux soins et à la prévention, et d’accès aux droits pour les personnes en grande difficulté qui ne connaissent pas leurs droits ou qui ne parviennent pas à les faire valoir.

En 2018, Médecins du Monde compte 14 CASO et 1 Centre d’Accueil, d’Orientation et d’Accompagnement (CAOA). Médecins du Monde y offre un accueil médico-social inconditionnel, et dispense des soins infirmiers, des consultations médicales, de l’information sur la prévention des maladies infectieuses, ainsi qu’un dépistage spécifique pour certaines pathologies. Une prise en charge psychosociale et de santé mentale se développe progressivement.

Les personnes sont accueillies gratuitement avant d’être orientées vers les structures médico-sociales du territoire (Permanences d’Accès aux Soins de Santé, structures de Protection Maternelle et Infantile, Centres Médico-Psychologiques, etc.). Le personnel de santé et les acteurs associatifs peuvent les accompagner dans les démarches administratives afin d’obtenir une couverture maladie, une assurance maladie, ou encore, une complémentaire santé.

Notre plaidoyer pour le respect des droits fondamentaux et l’accès aux soins pour tous

Médecins du Monde milite pour mettre en place un accueil respectant les droits fondamentaux des personnes, dont leur sécurité et leur intégrité physique et psychique.

L’association demande le développement de lieux identifiés, accessibles à tous, pour une meilleure prise en charge des populations, avec ou sans couverture maladie, confrontées à de multiples vulnérabilités en santé.

Pour cela, les différents dispositifs existants – Permanences d’Accès aux Soins de Santé (PASS), Equipes Mobiles Psychiatrie-Précarité (EMPP), Centres Médico Psychologiques (CMP), Lits d’Accueil Médicalisés (LAM), Lits Halte Soins Santé (LHSS)… – doivent être renforcés et leur offre de soins adaptée aux populations précaires et migrantes avec notamment un recours facilité à l’interprétariat professionnel.