Journée mondiale de lutte pour les droits des femmes : la santé pour toutes et tous
05.03.2025

© Marie Pierson
Chaque jour, nos équipes de Médecins du Monde constatent les multiples obstacles rencontrés par les femmes et personnes LGBTQI+ pour accéder à la santé. Dans un monde où le sexisme ne faiblit pas, les politiques néfastes et discriminatoires liées à la précarité, à l’exil, aux pratiques aggravent leurs difficultés à préserver leur santé.
Des inégalités de santé criantes en France
En France, les femmes et personnes que nous accompagnons sont souvent stigmatisées, discriminées et réprimées. Précarisées, elles se retrouvent éloignées de la prévention et du soin.
1 travailleuse du sexe sur 3 a désormais du mal à imposer systématiquement le préservatif. Un tiers des femmes enceintes rencontrées par Médecins du Monde en France présente un retard de suivi de grossesse et plus de 9 femmes sur 10 n’ont pas de suivi gynécologique régulier. Nous observons un nombre croissant de personnes enceintes et ayant récemment accouché à la rue. Invisibilisées et exposées à des conditions de vie délétères, les femmes et des personnes LGBTQI+ sans abri, en habitat précaire ou instable, tout comme les personnes usagères de produits psychoactifs ou les personnes exilées sont surexposés aux violences de genre. Les demandeuses d’asile ont ainsi 18 fois plus de risques d’être victimes de violence sexuelle en France que les Françaises de la population générale.
Elles ont toutes un point commun : accéder au système de santé leur est difficile, voire impossible.
Et un contexte mondial alarmant
Au niveau mondial, alors que nous constatons des avancées majeures avec notamment la légalisation de l’IVG dans différents pays, nous assistons à un backlash anti-féministe grandissant et structuré. La montée des discours de haine est une violence quotidienne contre les femmes, les filles et des personnes LGBTQI+.
Plus globalement, les coupes drastiques dans l’aide publique au développement (APD) française, américaine et de nombreux pays exacerbent encore ces inégalités dans l’accès à la santé. Les crises créent des ruptures brutales dans l’accès aux soins, déjà complexes, des femmes et des filles, d’autant plus quand les lieux de soins sont directement attaqués. Avorter, accoucher, garantir son hygiène menstruelle sont autant de défis pour les femmes vivant dans des situations de crises humanitaires, comme à Gaza ou en République Démocratique du Congo.

Pour une santé accessible à toutes et tous
Garantir l’accès égalitaire à la santé impose de prendre en compte des discriminations spécifiques et intersectionnelles auxquelles les femmes et des personnes LGBTQI+ font face.
La santé est un droit fondamental. Pour tout le monde. Sans discrimination.
Inclure les populations les plus précarisées et vulnérabilisées ne doit pas devenir un acte de résistance mais doit rester un simple acte d’humanité auquel les acteurs et actrices de la santé ne peuvent pas renoncer.
Pas de santé sans féminisme !
Dans un contexte de montée des idées réactionnaires, sexistes, racistes, LGBTQI-phobes, anti-droits des travailleurs et travailleuses du sexe, mobilisons-nous pour un accès équitable et effectif à la santé de toutes et tous.
Médecins du Monde appelle à manifester ce samedi 8 mars à l’occasion de la journée mondiale de lutte pour les droits de toutes les femmes.

© Marie Pierson