Journée internationale de commémoration des victimes du crime de génocide
© Ahmad Hasaballah Getty Images Europe via AFP / Gaza - 2023
Aujourd’hui, alors que le monde célèbre la date anniversaire de l’adoption de la Convention sur le génocide de 1948, nous avons en mémoire sa promesse solennelle : plus jamais.
Ce traité historique est né d’un sentiment collectif d’horreur éprouvé par l’humanité face à des atrocités telles que l’Holocauste, un rappel des extrémités que l’on peut atteindre lorsque le monde ferme les yeux sur les souffrances. Le génocide en Namibie, ainsi que les atrocités perpétrées plus tard au Rwanda et en Bosnie nous rappellent cruellement qu’il est nécessaire de faire sans cesse preuve de vigilance et d’agir pour faire respecter les principes de ce traité et mettre un terme à l’impunité.
La Convention sur le génocide n’est pas une simple condamnation des génocides : elle oblige les Etats à agir, à prévenir et à protéger. Elle place sur les gouvernements l’obligation juridique et morale d’identifier et de répondre au risque de génocide dès qu’il survient.
Trop souvent, les Etats ont pourtant failli à cette obligation. Aujourd’hui, à Gaza, nous sommes témoins d’atrocités systématiques, qui se déroulent sous les yeux de la communauté internationale. La souffrance humaine est immense et les autorités israéliennes sont déjà visées par des allégations de graves violations du droit international.
Il y a un an, la Cour internationale de justice émettait des mesures conservatoires en réaction à la demande déposée par l’Afrique du Sud, affirmant l’obligation de tous les Etats, en vertu de la Convention sur le génocide, de prévenir les actes susceptibles de conduire à un génocide. Un an a passé et le monde n’a toujours pas pris de mesures concrètes pour soulager la souffrance des Palestiniens ou pour stopper l’intensification des atrocités.
La souffrance de la population palestinienne ne peut pas être ignorée : cette promesse « plus jamais cela » ne doit pas se traduire qu’en mots, elle exige des actes.
En tant qu’organisations humanitaires et de défense des droits humains, nous exhortons les Etats membres à remplir leurs obligations juridiques internationales en veillant à ce que les responsabilités soient établies pour les atrocités commises à Gaza, à prendre des mesures proactives pour protéger les civils et respecter le droit international humanitaire, et à mettre un terme aux actions, dont les transferts d’armes, qui contribuent à perpétuer le cycle de la violence.
L’histoire a prouvé que l’inaction face aux atrocités laisse l’impensable devenir une sombre réalité. Aujourd’hui, alors que nous revisitons les enseignements du passé, nous devons également agir pour le futur. La souffrance de la population palestinienne ne peut pas être ignorée : cette promesse « plus jamais cela » ne doit pas se traduire qu’en mots, elle exige des actes. Ensemble, nous appelons à mettre un terme à la souffrance, un terme à l’impunité, et un terme aux atrocités.
SIGNATAIRES
Action for Humanity, ActionAid, AFSC (American Friends Service Committee), Anera, CAABU (Council for Arab-British Understanding), Christian Aid, CMEP (Churches for Middle East Peace), DRC (Danish Refugee Council), GAPS (Gender Action for Peace and Security), Global Centre for the Responsibility to Protect (GCR2P), HelpAge International, Islamic Relief, MAP (Medical Aid for Palestinians), Médecins du Monde France, Médecins du Monde Suisse, Médicos del Mundo Spain, MECA for Peace (Middle East Children’s Alliance for Peace), Medico International, MCC (Mennonite Central Committee), Oxfam, Premiere Urgence InternationaleProject Hope, Terre des Hommes Italy, Welfare Association.