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En cours de lecture En décidant de suspendre les mises à l’abri, la métropole abandonne les personnes vulnérables dont elle a la charge et devient hors la loi !
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En décidant de suspendre les mises à l’abri, la métropole abandonne les personnes vulnérables et devient hors la loi !

Articles 01.08.2024

© Anaïs Oudart

  • En décidant de suspendre les mises à l’abri, la métropole abandonne les personnes vulnérables dont elle a la charge et devient hors la loi !

Au coeur de l’été, nous, équipes mobiles de santé, tirons la sonnette d’alarme suite à la décision de la Métropole de Lyon de ne plus accepter de nouvelles prises en charge en hébergement : ce sont des mères avec de jeunes enfants, des nouveaux nés, des femmes enceintes et des mineurs isolés qui ne seront plus en sécurité.

La semaine dernière, la Métropole de Lyon a annoncé suspendre temporairement les nouvelles prises en charge des publics vulnérables qui relèvent pourtant de sa compétence au titre de la protection de l’enfance.

Trop c’est trop ! Depuis des mois déjà, l’Etat mène une politique d’abandon des personnes sans domicile, faisant porter aux soignants et travailleurs sociaux la responsabilité du tri des vulnérabilités face à la pénurie de places. La décision de la Métropole marque une étape supplémentaire dans cette déresponsabilisation des autorités publiques et condamne à l’errance les personnes sans abri et malades.

En instaurant des critères de vulnérabilités et de priorité, la métropole ne respecte pas ses obligations de protection de l’enfance.

Il était déjà insupportable d’avoir à se battre et justifier le besoin d’hébergement d’un enfant de 14 mois, d’une femme en grossesse non pathologique ou d’un enfant porteur de handicap. Maintenant, c’est pour des mères mineures, avec des bébés âgés de 2 mois que nous devrons le faire. La décision de la Métropole laisse les soignants et les travailleurs sociaux sans solutions et les place devant l’ignominie de devoir porter cette décision auprès des familles et regarder se dégrader des états de santé sans protection physique et psychologique. L’hébergement est un droit pour tous qui doit s’exercer sans conditions et dans le respect d’une continuité de celui-ci.

Vivre dans la rue est un danger pour toute personne.

La décision de la Métropole ne fait que renforcer l’abandon par l’Etat et les collectivités publiques des personnes sans abri et malades.

Ce mardi 23 juillet un enfant de 3 jours est sorti de la maternité pour la rue ! Nous sommes indignés ! comment peut-on envisager qu’un enfant de 5 jours puisse vivre dans la rue ? Quels soins, quelle alimentation, quelle hygiène, quel repos, quelle sécurité pour lui et ses parents ?

Nous n’acceptons plus de contribuer à gérer ces souffrances sans que les autorités publiques agissent sur l’une des causes : l’absence de logement.

Un drame humain et un gaspillage financier pour les acteurs de santé : A l’heure où les urgences hospitalières sont saturées, il n’est pas acceptable de prendre en charge, à trois reprises, le même mois, une patiente avec un état de santé qui s’aggrave parce qu’elle n’est pas mise à l’abri. De nombreuses hospitalisations pourraient être évitées. Si une nuit en hébergement d’urgence coûte à la collectivité, 20 à 30 euros, cette même nuit, à l’hôpital, en service de médecine s’élève à 1450€ et 2290€ en spécialité coûteuse.

Nous demandons à l’Etat et la métropole de répondre à leurs obligations

Nous, acteurs de la santé et soignants, demandons que soit garanti et respecté le droit de toute personne à être hébergée et aux plus vulnérables à être protégés, conformément à la loi. C’est une question de santé publique et de cohérence politique.

 

Signataires :

Alliance, EMPP Interface SDF, EMSP Oppelia Aria, Médecins du Monde AuRA, PASS mobile.