JO 2024 : « C’est une blague, mais pas pour tout le monde » Médecins du Monde interpelle sur le nettoyage social à l’approche des Jeux
Paris, 20 juin 2024. À un mois de l’ouverture des JO, Médecins du Monde choisit la satire pour alerter le grand public et interpeller les pouvoirs publics. Une fausse brigade du nettoyage social a arpenté les rues de la capitale afin de faire « le ménage » à l’approche des Jeux. Une blague ? Oui, mais pas pour tout le monde.
« Nous nettoyons les rues de Paris pour les JO, vous ne pouvez pas rester là vous donnez une mauvaise image de la ville, circulez s’il vous plait, allez plus loin » lance la « Brigade du Nettoyage Social », créée pour l’occasion par Médecins du Monde (MdM), à des Parisiens flânant sur un banc.
Constituée de deux comédiens, la fausse brigade est allée à la rencontre des passants pour reproduire des situations de harcèlement policier ou d’expulsion que subissent des personnes précarisées et à la rue. L’objectif ? Choquer et alerter le grand public sur les conséquences en termes de droits et de santé des politiques d’invisibilisation et de discrimination mises en œuvre en amont des JOP 2024.
Les faux brigadiers ont par exemple demandé aux personnes interpellées dans les rues de Paris de quitter la ville pour se rendre en province – « vous connaissez Orléans ? » – en écho aux sas régionaux vers lesquels sont déplacées les personnes migrantes pour faire « place nette » avant l’ouverture de la compétition. Pour rappel, selon le rapport du collectif le Revers de la médaille, dont MdM fait partie, les expulsions ont concerné 12 545 personnes entre avril 2023 à mai 2024, soit une augmentation de 38,5 % par rapport à la période 2021-2022. Ces expulsions systématiques engendrent notamment une rupture dans leur accès aux soins, les éloignant des structures qui les accompagnent, de leurs repères et parfois de leurs traitements.
Interpeller les pouvoir publics
A travers ce canular, relayé notamment par Le Gorafi, MdM souhaite mettre la lumière sur ceux que l’on tente de cacher, mais aussi interpeller les pouvoirs publics. L’ONG invite à s’adresser directement, via les réseaux sociaux, à Gabriel Attal, Anne Hidalgo ou encore au préfet de Paris pour exiger l’ouverture, d’au minimum, 3 000 places d’hébergements à Paris avant, pendant et après les Jeux.
« À un mois de la cérémonie d’ouverture, il n’est pas trop tard pour agir. Organiser des Jeux humains et éthiques est encore possible, c’est une question de volonté politique », déclare Dr Jean-François Corty, Président de Médecins du Monde.
Un webdocumentaire pour aller plus loin
MdM propose également un format webdocumentaire. Différents intervenants – ancien athlète et chercheur, membres de Médecins du Monde et personnes directement concernées – y prennent la parole pour dénoncer les conséquences de l’organisation de ces JO sur les droits et la santé des personnes précarisées.
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