Travailleur social de formation, Antoine Bazin opère chez Médecins du Monde depuis près d’un an et demi. Chaque semaine, il se rend dans différents lieux de vie informels aux alentours de Toulouse ou au cœur de la ville, pour ramener vers le soin les personnes qui en sont les plus éloignées et faire entendre leur voix.
POURQUOI J’Y SUIS ?
J’ai un parcours de travailleur social que j’ai toujours lié d’une manière ou d’une autre à la photographie. Mon chemin a souvent croisé celui de Médecins du Monde, notamment lors de la période Covid durant laquelle peu de journalistes pouvaient se rendre sur les terrains d’action de l’ONG. Présent à Toulouse au sein d’une autre association, j’ai pu prendre quelques photos pour Médecins du Monde, ce qui a mené à une collaboration autour d’un festival de photo. Quand le poste de coordinateur s’est libéré en juillet 2022, je n’ai pas hésité une seconde.
CE QUE JE FAIS
Je coordonne les missions d’accès aux soins et aux droits pour les personnes à la marge du système. Plusieurs fois par semaine, nous sommes en maraude dans la rue, en squat, en bidonville. L’objectif est aujourd’hui de valoriser au maximum l’implication des personnes dans leur parcours, ce que je trouve essentiel. Dans les bidonvilles où l’on intervient par exemple, l’état des infrastructures entraîne des risques sanitaires et sécuritaires importants. Le lien de confiance que nous avons noué avec les habitants nous permet de travailler directement avec eux sur leurs revendications concernant leurs conditions de vie et de santé.
CE QUE JE RESSENS
J’ai tendance à croire qu’on doit travailler sur la volonté des politiques à faire bouger les choses plutôt qu’à leur montrer comment faire. Médecins du Monde n’est pas que dans l’aide opérationnelle. Elle a aussi pour objectif de faire évoluer le regard politique, une mission que j’ai à cœur. À Toulouse comme ailleurs, nous n’avançons qu’à court terme, sans solution viable, en passant d’une expulsion à une autre. Cela interroge sur la manière dont notre pays accueille et traite les populations les plus précarisées.
